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Royal Air Maroc et ses nouvelles conditions de recrutement: Benhima s'explique


Par Revue de presse, le 13 Juillet 2015


Benhima a accordé au quotidien Le Matin Du Sahara un entretien suite aux nouvelles conditions de recrutement des pilotes de ligne à Royal Air Maroc.


Royal Air Maroc vient de rendre publics deux communiqués relatifs au recrutement des pilotes au sein du groupe. Pouvez-vous apporter quelques éclaircissements et nous rappeler le contexte?

Driss Benhima : Nous nous sommes retrouvés vers 2012 avec un sureffectif de pilotes suite à la sortie de dix avions de la flotte. Pour éviter une chute de la productivité des pilotes et en coordination avec leurs représentants, nous avons décidé de remercier les pilotes étrangers sous contrat à durée limitée qui étaient alors d’environ 70 et d'inviter les pilotes nationaux à résorber leurs droits à congés.
Aujourd’hui, notre flotte est reconstituée de 53 appareils, ce qui nous a permis d’intégrer les élèves qui étaient à l’école de la RAM en 2012. Ceci étant, le contrat-programme signé avec l’État nous a imposé la fermeture de notre école de formation des pilotes. Nous sommes maintenant dans l’attente de la création d’une école nationale 
de pilotes indépendante de Royal Air Maroc. Or le plan de développement de Royal Air Maroc nous fait entrevoir des besoins en nouveaux pilotes à partir de 2016. Nous devons donc, d’un côté, prévenir les jeunes qui seraient intéressés pour devenir pilotes de Royal Air Maroc ou de sa filiale RAM Express des conditions d’accès au concours de recrutement que nous lancerons. Ces conditions n’ont pratiquement pas changé : il faut avoir suivi avec succès les cours des classes préparatoires scientifiques au Maroc ou en France, compte tenu de la similitude des programmes. Autrefois, il fallait en plus, pour être recruté, être diplômé de l’école de formation des pilotes de la Royal Air Maroc. Aujourd’hui, celle-ci n’existe plus et nous nous sommes mis d’accord avec les représentants des pilotes sur une courte liste de trois écoles renommées.
J’approuve personnellement ce choix rigoureux, car de la qualité du recrutement de nos pilotes dépend la sécurité de nos vols, et ces trois écoles sont mondialement reconnues. Il s'agit de l'École nationale d'aviation civile-Toulouse, de l'ESMA Aviation Academy-Montpellier et de l'Oxford Air Training School-Oxford.

Pourquoi avez-vous diffusé deux communiqués au lieu d’un seul ?

Driss Benhima: Le premier communiqué informe sur les profils qui seront autorisés à passer les concours de recrutement du groupe Royal Air Maroc lorsqu'il sera lancé, ce qui devrait, en principe, arriver dès l’année prochaine. Le deuxième communiqué qui est en fait une annonce répond, lui, à un autre souci. Pour attirer les meilleurs vers la carrière de pilote, il nous a paru nécessaire, toujours en concertation avec les représentants des pilotes, d’identifier chaque année vingt jeunes gens, sélectionnés par ordre de mérite, à qui nous pouvons accorder une priorité d’embauche au sein du groupe Royal Air Maroc. Cette priorité doit les encourager à choisir ce beau métier de pilote. Qu’est-ce que cela signifie concrètement ? Premièrement, que Royal Air Maroc n’est pas en situation de pouvoir garantir, à coup sûr, que ses besoins dans deux ou trois ans seront de vingt pilotes au moins. Donc il n’y a pas de garantie de recrutement, ceci doit être très clair. Mais si un recrutement a lieu, ces vingt personnes seront prioritaires par ordre de mérite et à hauteur des besoins, sans passer le concours qui sera réservé aux autres candidats. Par ailleurs, nous nous porterons garants du prêt qui leur sera accordé pour couvrir les frais de formation et d’hébergement. Ils rembourseront ce prêt sur une période de dix ans par prélèvements sur leur salaire.

Alors quelles sont les chances pour ceux qui n’auront pas été sélectionnés parmi ces vingt de devenir pilotes de la Royal Air Maroc même s’ils ont fait MathSup-Spé et qu’ils sont diplômés d’une des trois écoles prévues mentionnées dans votre communiqué ?

Driss Benhima: Tout d’abord, ne confondons pas les engagements de la Compagnie qui doivent par prudence être conservateurs et ce qu’aujourd’hui, nous pourrons raisonnablement envisager quant aux besoins réels de la compagnie. En fait, compte tenu des perspectives de croissance de la compagnie, je pense, à titre personnel et ceci n’engage que moi et non la compagnie, que nos besoins à partir de 2016 seront de 30 à 40 pilotes par an. Ainsi, au-delà des vingt pilotes qui auront bénéficié de la priorité d’embauche, le concours de recrutement devra fournir un nombre significatif de pilotes. Soyons clairs, ces prévisions peuvent être contredites par des évènements extérieurs à Royal Air Maroc et qui viendraient freiner notre développement, comme cela s’est déjà vu. Il faut donc que nous tentions de minimiser le risque, pour les futurs pilotes, de ne pas trouver d’emploi. Et pour cela, en fonction des moyens et des possibilités de la compagnie, nous essaierons d’assurer ce qu’on appelle la mise en ligne, c’est-à-dire leur passage de pilote diplômé sans expérience à celui de pilote, qualifié sur un certain type de jets, ce qui assure leur employabilité mondiale dans un marché en pleine expansion. 

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Mots clés : pilote, RAM, recrutement