Affaire TTTech : un sous-traitant d'Airbus en Autriche


Par http://blog1.lemondeinformatique.fr, le 8 Décembre 2005


En résumé, d'après lui, ce processeur n'a pas été conçu spécifiquement pour répondre aux normes de l'aéronautique et, faute de redondance, un défaut pourrait provoquer une ouverture en vol et entraîner une dépressurisation de la cabine et la mort des passagers.

Il y a donc largement de quoi déclencher une "affaire Airbus", d'autantque cet été a été riche en accidents d'avions, que des milliards sonten jeu, qu'Airbus a négligé toute communication de crise sur le sujet(préférant s'en tenir à une ligne de conduite déjà éprouvée parl'inénarrable GIE Cartes Bancaires, proche du circulez y'a rien àvoir), et que les médias français voire européens n'en ont semble-t-ilpas parlé, alimentant ainsi la théorie du complot prompte à ressurgirsur Internet, un média qui en raffole...

Pour ce qui nousconcerne, on relèvera que le coeur du problème concerne des choix liésà l'informatique industrielle. Même si on découvrait plus tard quetoute-cette-affaire-n'est-qu'une-vaste-entreprise de-déstabilisationorchestrée-par-Boeing et-relayée-par-le-LA-Times (par opposition àl'autre théorie Airbus-nous-cache-tout et-risque-des-vies-humaines

tout-ça-pour-le-profit),le LA Times soulève un point intéressant : la plupart des avions deligne, raconte le journal, disposent de deux valves de pressurisation,chacune disposant de trois moteurs contrôlés chacun par un processeurfabriqué, dans l'exemple du Boeing 777, par trois industrielsdifférents, AMD, Intel et Motorola. Confrontés à des problèmes depoids, les ingénieurs d'Airbus auraient opté pour le principe un moteur- une valve, mais auraient résolu le problème de redondance eninstallant quatre valves. Fin de l'histoire pour Airbus. Pas pourMangan, qui accuse le schéma de fonctionnement du processeur TTTech,susceptible selon lui de bug à tout moment. Le fait d'en installerquatre ne le rassure pas.
Surtout, soulève le LA Times, Airbusaurait choisi les processeurs de TTTech, conçus à l'origine pourl'automobile, à cause de leur prix (de l'ordre de 20 dollars l'unitécontre 500 dollars pour les processeurs spécialisés).

On enrevient aux coûts associés à la conception d'une informatique sûre. Onavait eu ce débat il y a quelques mois au sujet de Windows (et des bugsnon-reproductibles des régulateurs de vitesse automobile). Depuis on aappris que Jim Allchin, qui supervise le développement de Vista,partirait en 2006, et ce sur fond de rumeurs l'accusant de retarder lelancement du prochain Windows. Eh oui, ce brave monsieur Allchinessayait de mettre en place des procédures qualité, pour sécuriserWindows. Forcément, ça prend du temps. Et ça coûte de l'argent. Etc'est angoissant, il faut bien l'avouer, de voir ce débat sur le coûtde la qualité toucher désormais l'aéronautique.



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