Royal Air Maroc: Augmentation de capital de 1,6 milliard de Dirhams


Par MAP, le 29 Juillet 2012


Le plan de restructuration combiné par la compagnie Royal Air Maroc (RAM) a permis d'endiguer la crise et réaliser une augmentation de capital de 1,6 milliard de DH, a indiqué le président directeur général de la RAM, Driss Benhima.

"L'exemple des difficultés similaires que connaissent d'autres compagnies comparables à Royal Air Maroc démontre qu'il fallait un vrai plan de restructuration, une opération de chirurgie lourde. C'est ce que nous avons fait et les premiers résultats sont plus qu'encourageants", a souligné M.

Benhima dans une interview publiée vendredi par le journal +Le Matin du Sahara et du Maghreb+ M. Benhima devait en principe être reçu, cette semaine, à la première Chambre du Parlement par la Commission des finances pour un examen de la situation financière de la compagnie et revenir sur l'analyse des causes structurelles de la crise que la Compagnie a traversée entre 2009 et 2011.

"C'est cette analyse qui nous a permis de bâtir une stratégie de réponse, incarnée dans le contrat-programme signé en septembre 2011 avec l'Etat", a-t-il signalé.

Ce contrat, explique-t-il, comporte cinq piliers, à savoir la rationalisation des dépenses, la contraction de l'organisation et l'amélioration de la qualité de service, la réduction des effectifs et le plan de départs négociés, l'augmentation de capital, les engagements de l'Etat et la stratégie de développement et de recentrage sur le c?ur de métier." M. Benhima a affirmé en outre que la restructuration lourde de la compagnie, telle qu'elle était prévue en 2002, découle de trois impératifs : mettre fin à la politique de croissance, amincir et muscler l'organisation et enfin trouver le financement nécessaire.

"Voilà pourquoi, dès mars 2010, nous avons demandé à l'Etat la mise en place d'un contrat-programme, non pas pour nous accorder une subvention destinée à couvrir les pertes d'exploitation, mais pour nous donner les moyens financiers d'opérer les transformations indispensables pour que nous redevenions rapidement une machine à faire des profits", a-t-il dit.

Un objectif ambitieux de réduction des dépenses de 1 milliard de DH par an a été fixé, a-t-il ajouté, soulignant que la RAM s'est aussi engagée à améliorer sa gouvernance, à garantir sa qualité de service et à se concentrer sur son c?ur de métier en abandonnant les activités annexes, en particulier dans l'industrie et l'hôtellerie.

"Malheureusement, il a fallu attendre septembre 2011pour que ce contrat-programme soit enfin signé. Ce retard a été préjudiciable aux intérêts de la compagnie et même de l'Etat actionnaire", a-t-il déploré.

Au niveau des premiers résultats du contrat-programme, dix mois après son entrée en vigueur, M. Benhima a indiqué que ce contrat constitue d'abord une rupture dans la conception du rôle de Royal Air Maroc au sein du dispositif étatique.

L'Etat n'est plus un simple actionnaire, a-t-il estimé, il intègre la compagnie dans sa stratégie de transport aérien, elle-même articulée autour de ses objectifs globaux en termes de connectivité du Royaume, de régionalisation avancée et de promotion du tourisme. Parallèlement, il installe les instruments de suivi qui assurent non seulement la reddition des comptes, mais lui permettent aussi d'être solidaire des décisions de la compagnie.

"Nous disposons maintenant d'un comité de suivi du contrat-programme, assisté par un cabinet indépendant, ainsi que d'une convention de contrôle par l'Etat, d'une cellule de suivi des recommandations de la Cour des comptes et de trois nouveaux comités issus du conseil d'administration, chargés de l'audit, des investissements et de la gouvernance", a-t-il expliqué.

Au niveau de la capitalisation, M. Benhima a relevé qu'une augmentation de capital de 1,6 milliard de DH a déjà été réalisée. "Mais il y a un point très important à souligner : le contrat-programme prévoyait la nécessité de compléter cette augmentation de capital par un apport complémentaire de 1,2 milliard de DH, à chercher entre 2013 et 2014", a-t-il dit.

Or les résultats provisoires d'exploitation actuels, précise-t-il, montrent une reconstitution meilleure que prévu des fonds propres de la compagnie, dans un ordre de 600 millions de DH. Cette appréciation, ajoute-t-il, est due aux efforts soutenus de l'ensemble du personnel ainsi qu'à une politique commerciale plus intelligente et plus audacieuse. Si cette tendance se confirme, dit-il, le renforcement des fonds propres ne nécessitera aucune nouvelle augmentation de capital, sauf si le plan de développement actuellement à l'étude par le cabinet KPMG l'exige.

Dans la même rubrique...