la RAM resserre les boulons


Par Aujourd'hui le Maroc, le 28 Mars 2006

C'était attendu depuis plusieurs semaines. Après la découverte, le 10 fèvrier dernier, d'un appareil de la Royal Air Maroc avec un câble sectionné, une grande enquête avait été ouverte au sein de la compagnie par les services de sécurité.


Le problème étant d'autant plus sérieux qu'il survenait dans une période délicate où, en Europe, les administrations de l'aviation civile étaient en train de classer les compagnies aériennes suivant le seul critère de la sécurité. À ce jour, l'enquête qui se poursuit toujours au sein de la compagnie n'a pas encore livré tous ses secrets. Après plus d'un mois de confrontation et de recoupements, treize agents du centre industriel aéronautique ont été traduits devant les instances judiciaires compétentes.
De son côté, et indépendamment des décisions judiciaires, la compagnie nationale, soucieuse de sa réputation, a pris plusieurs dispositions afin de renforcer la sécurité de ses installations et de ses équipements. Ainsi, les 650 techniciens du pôle maintenance ont été évalués selon des critères définis. Il s'agit, explique-t-on au sein de la compagnie, de critères de confiance, de discipline. «Sur le plan technique, nous n'avons rien à reprocher à ces agents, techniquement bons et qui sont pour la plupart assez expérimentés», explique-t-on.
Mais sur le fond, avec le rehaussement des normes de sécurité que connaît l'industrie du transport aérien, le facteur humain est devenu prépondérant. «L'accès aux avions est réglementé avec, pour les techniciens, des critères basés sur la confiance, l'éthique et les valeurs », explique un responsable sous-couvert de l'anonymat. Sur les 650 techniciens à passer le test, une centaine a reçu des propositions de départ à des conditions jugées avantageuses. Et si ces décisions marquaient le début d'un vaste programme de restructuration technique ?

Interrogé sur cette question, un haut cadre du groupe qui suit ce dossier de près, a déclaré à ALM que «le sureffectif est relatif ». Et de se faire plus précis : «le sureffectif est mesuré en fonction de notre volume de travail. Par le passé nous avions un portefeuille assez fourni. Aujourd'hui, la concurrence est rude, puisque la maintenance est un marché internationalisé. Détenteur du certificat JAR 45, la RAM a le droit de viser les marchés européens et vice-versa. Nous sommes en concurrence directe». Illustration, dans la journée d'hier, dimanche, un seul avion étranger était en maintenance dans les hangars de la compagnie : il s'agit d'un appareil d'Air France.

En tout cas, la nouvelle direction de la compagnie, qui n'a pas encore dévoilé ses intentions, semble donner à ce volet sécurité, une importance toute particulière. D'une part, révision du matériel, des procédures, fortification des installations.

D'autre part, la réévaluation du capital humain. En effet, un tel resserrement ne pouvait ne pas concerner le personnel technique, soumis régulièrement aux test d'évaluation.
Ainsi, la Direction de la Qualité, Sécurité et Sûreté a ouvert un véritable chantier de mise à niveau, dans la continuité des efforts déjà entrepris. La RAM fait partie en effet des quatre transporteurs africains à se voir attribuer, en décembre 2005, la certification internationale la plus élevée dans le domaine, aux côtés de Japan Airlines, Singapore Airlines, Cathay Pacific, Emirates, Lufthansa, Air France- KLM.

Il s'agit de la fameuse IOSTA (IATA operationnel safety Audit). Quasi-sésame cumulant 1 200 obligations auxquelles doivent se conformer les compagnies aériennes dans les domaines de l'organisation, de la sûreté, des opérations en vol, de l'assistance au sol, de la maintenance, de la préparation des vols et des opérations cargo.



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