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COP 26 de Glasgow et Action climatique spatiale


, le 16 Novembre 2021



AFP
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La Cop 26, sommet du dernier espoir en deçà des attentes.

Le sommet Glasgow réuni du 31 octobre au 12 novembre, faisant suite aux précédents dont celui de Paris marqué par l’adoption de l’accord historique sur le climat, intervient à un moment crucial pour l'action climatique mondiale. Depuis l’Accord de Paris, malgré le fort engouement, les espoirs, les ambitions et promesses, le constat scientifique, en particulier du GIEC, est pour l’heure affligeant. De surcroît, le Pacte climatique mondial issu de cette COP 26 a déçu plus d’un.

Certes, le «pacte climatique» adopté à l’issue de la COP 26 vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre, s'attaquant pour la première fois aux énergies fossiles pour atteindre l’objectif du 1,5 degré, plus d'une centaine de pays ont signé un accord en vue de réduire de 30% les émissions de méthane d'ici 2030 et les deux principales puissances mondiales, la Chine et les États-Unis ont annoncé avoir conclu un accord conjoint sur le renforcement de l’action climatique dans le monde, mais nombre de participants en particulier du sud en sont ressortis déçus et amers, face à l’égoïsme récurrent des pays nantis et dénoncent un texte peu ambitieux ainsi que la réticence de ces derniers à respecter leurs engagements financiers d’attribuer comme promis un montant de 100 milliards de dollars par an aux pays en développement pour assurer leur transition énergétique.

ESA
ESA

Dans ce contexte, parmi les actions menées lors de la COP 26, figure l’action climatique spatiale

Depuis l'espace, les preuves du changement climatique sont flagrantes comme le relatait inquiet, l’astronaute Thomas Pesquet.
 
Outre les travaux du GIEC Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et des institutions spécialisées de l’ONU, le Comité des utilisations pacifiques de l'espace extra-atmosphérique (COPUOS), le Bureau des affaires spatiales des Nations Unies (UNOOSA) auquel revient la création de l'UN-SPIDER-programme pour l'exploitation de l'information d'origine spatiale aux fins de la gestion des catastrophes et des interventions d'urgence, la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), l'Organisation météorologique mondiale (OMM) à la tête du Système mondial d'observation du climat (SMOC), étaient au rendez-vous afin de mobiliser les solutions spatiales pour appuyer les politiques de lutte contre le changement climatique, les agences spatiales.

Elles se sont attelées à confirmer l’importance croissante de l'espace pour lutter contre la crise climatique et celle des données satellitaires visant à éviter les catastrophes climatiques croissantes, à suivre l'évolution des principales composantes du climat, à mieux comprendre les processus du système terrestre, à orienter l'action internationale et les politiques, à améliorer les modèles climatiques mondiaux et à mieux prévoir l'effet du réchauffement et les impacts résultant de l'augmentation sans précédent des niveaux de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, alors que les principaux facteurs du changement climatique provoqué par l'homme que constituent le dioxyde de carbone et de méthane ont atteint des niveaux records, avec des effets désastreux.

Alors que le changement climatique est classé en tête des risques mondiaux majeurs négatifs sur l’économie mondiale, les données d’observation spatiale offrent des solutions durables et commerciales pour une économie verte, pour faciliter des solutions de transport autonome à faibles émissions et des infrastructures de villes intelligentes durables, grâce à la connectivité spatiale 5G et 6G….

Plusieurs accords entre agences spatiales ont été conclus : mission spatiale MicroCarb dédiée à l’observation du gaz à effet de serre, amélioration des connaissances pour l’adaptation au changement climatique dans la gestion de l’eau (OMM, Cnes…), mission TRUTHS qui collectera des mesures du rayonnement solaire, mission Biomasse qui devrait fournir des informations cruciales sur l’évolution des forêts, programme d’applications commerciales en aval pour aider les entreprises de tous les secteurs de l’économie à développer et à commercialiser des produits et services spatiaux durables et favoriser l’accessibilité des données et la circulation des connaissances cruciales pour les pays en développement, etc...

L’Observatoire Spatial du Climat (SCO) lequel compte 36 pays dont le Maroc, et organisations internationales et plus d’une quarantaine de projets dans le monde entier et qui intègrera également les organisations et entreprises dès le 1 juillet  2022, présenta également lors de ce sommet la ratification de la « Charte internationale Space for Climate Observatory » (ASE).

L’Afrique, continent le plus concerné

Dioxyde de carbone et méthane au niveau mondial 2003-2019, Copernicus CCS
Dioxyde de carbone et méthane au niveau mondial 2003-2019, Copernicus CCS
Le rôle majeur des informations satellitaires avec les satellites de dernière génération plus performants dans les régions souvent vastes et isolées est croissant, en particulier au sein du continent africain le plus vulnérable au dérèglement climatique et atteint d’une injustice supplémentaire. Alors qu’avec 4% seulement d’émissions de gaz à effet de serre, la moitié des émissions de gaz à effets de serre relève uniquement de 5 pays industrialisés.

PNUD
PNUD
L’observation satellitaire constitue un enjeu crucial pour l’Afrique afin de lutter contre l’insécurité alimentaire, la pauvreté  et les  déplacements  en hausse  dus au changement climatique au sein de ce continent frappé par l’augmentation des inondations, des sécheresses, des incendies et autres fléaux accentuant la crise socio-économique générée par la pandémie de la Covid.
Or, les pays africains seront encore une fois ceux les plus frustrés des négociations de la COP 26, du fait du non-respect des engagements financiers de l’accord de Paris.

​Un fort engagement du Maroc en faveur de l'agenda climatique international

Extrait du discours Royal :
« Notre souhait est que cette session puisse promouvoir, au niveau mondial, une intelligence collective qui ouvre la voie à l’avènement d’une société humaine pérenne, solidaire et propice aux principes de justice et d’équité, aux valeurs du vivre-ensemble. »
Ce sommet a constitué pour le Royaume du Maroc l’occasion de présenter les politiques et stratégies engagées afin de consolider les bases du développement durable, d’encourager la transition énergétique et de soutenir les technologies propres. Il a notamment été marqué par la décision de réduire de 45,5% les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 qui s’inscrit dans le cadre du nouveau Modèle de développement national et d'une stratégie intégrée de développement bas carbone à l’horizon 2050. Par ailleurs, il s'est engagé à ne plus financer de centrales électriques au charbon.

Au lendemain de la COP 26, l’espoir perdure malgré tout de réparer cette fracture grandissante nord-sud et le déficit de confiance ambiant dans la perspective de la prochaine COP qui aura lieu en Egypte en novembre 2022.

Mots clés : Climat, COP26, Espace