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Mr Benbrahim El Andaloussi: Le secteur aéronautique représente un chiffre d’affaires d’un milliard de dollars à l'export


Par Revue de presse, le 6 Avril 2012



Mr Benbrahim El Andaloussi: Le secteur aéronautique représente un chiffre d’affaires d’un milliard de dollars à l'export
A l'occasion du Marrakech Airshow 2012, Mr Benbrahim El Andaloussi, président du GIMAS (groupement des industries marocaines de l’aéronautique et du spatial), a accordé un entretien à Usine Nouvelle où il explique pourquoi le Maroc est bien placé pour profiter de la croissance aéronautique mondiale pour doubler son industrie de taille d’ici à 7 ans.

Comment se présente ce 3ème salon de l’aéronautique de Marrakech ?
Hamid Benbrahim El Andaloussi - Ce salon prend de l’ampleur. Avec environ 240 exposants attendus, cette 3eme édition va accueillir un nombre plus important de partenaires que les années précédentes. Une quarantaine de délégations étrangères feront le déplacement. La Chine, le Brésil, le Canada, la Russie seront présentes, dont certains à travers des pavillons nationaux. Les grands donneurs d’ordres sont également là : Dassault Aviation, Embraer, Pratt & Withney, Lockheed Martin, Zodiac… Et évidemment Bombardier qui a décidé d’implanter une usine au futur parc industriel intégré de Nouasser MIDPARC en 2013. Bref, ce salon s’impose comme le salon de référence dans la région, zone clef entre l’Afrique et l’Europe. Il illustre et renforce la position du Maroc dans l’industrie aéronautique, reconnue désormais comme une plateforme industrielle compétitive à la fois sur le plan des coûts et de la qualité, à la porte de l'Europe.

Justement où en est l’industrie aéronautique marocaine de son développement ?
Aujourd’hui, une centaine d’entreprises aéronautiques sont installées sur le territoire contre seulement une poignée il y a encore 10 ans. Pour environ 90% d’entre elles, il s’agit d’entreprises françaises : Labinal, Le piston Français, Mecachrome, Souriau, Zodiac, MATIS aerospace… pour n’en citer que quelques unes. Mais de grands groupes étrangers commencent à s’intéresser au Maroc.

Cette industrie représente environ près de 10000 salariés, et un chiffre d’affaires à l’exportation d’un milliard de dollars. Elle croit à un rythme moyen de croissance de 15 à 20% par an. La progression a été rapide : on comptait moins de 2000 salariés il y a 7 ans ! Presque toutes les activités sont représentées : fabrication, assemblage, traitement de surface, maintenance (pièces moteurs, fuselage…), l’ingénierie … 
Dans le domaine des systèmes de câblages électriques aéronautiques, le Maroc est le quatrième producteur mondial derrière l’Europe, les Etats-Unis et le Mexique.
Dans quelle mesure le Maroc profitera-t-il de la croissance mondiale du marché de l’aéronautique ?
Nous avons toutes les raisons d’être optimistes. Le marché de l’aéronautique au niveau mondial connait une très forte croissance et les carnets de commandes des avionneurs sont pleins pour pratiquement le reste de la décennie. C’est une fabuleuse opportunité de croissance pour l’industrie marocaine. Cela incite les entreprises à chercher de nouvelles bases industrielles notamment au Maroc qui est dans le prolongement direct de l’Europe. D’ici à 7 ans, nous estimons que notre industrie pourrait doubler et passer à 20 000 salariés. De grands acteurs internationaux s’intéressent au Maroc. Le récent choix de Bombardier en est la preuve. Et il n'est pas le seul.


Mr Benbrahim El Andaloussi: Le secteur aéronautique représente un chiffre d’affaires d’un milliard de dollars à l'export
Comment le pays se prépare-t-il pour saisir cette opportunité, d’autant plus que vous êtes en concurrence avec d’autres zones low-cost comme la Chine, l’Europe de l’Est, la Tunisie ?
L’industrie aéronautique n’est pas une industrie low cost, il ya une exigence de qualité. Les entreprises recherchent avant tout du personnel qualifié. C’est pourquoi nous investissons beaucoup dans la formation, la clé du succès. Nous voulons en faire notre atout n°1. Nous avons ouvert l’Institut des Métiers de l’Aéronautique (IMA) l’an dernier. Cette initiative s’est faite en partenariat avec l’Etat, les professionnels du Gimas (le Gifas marocain), et l’Union des industries et des métiers la métallurgie française qui apporte son savoir-faire. L’institut, qui est piloté par les industriels, forme des opérateurs et des techniciens dans les domaines de l’usinage, de la chaudronnerie du câblage… mais également l'encadrement intermédiaire des entreprises sur toutes les dimensions du management : logistique, qualité, sécurité … Pour sa première année d’existence, 300 personnes sélectionnées à partir de Bac +2 par les entreprises qui recrutent et l’IMA, ont bénéficié d’une formation qualifiante l’an dernier. Ce sera 400 cette année et 800 dans deux ans.

Et de quel ordre sont les investissements industriels ?
Pour suivre les montées en cadence, les industriels investissent pour accroitre leur capacité de production comme Labinal, Mecachrome, Ratier Figeac…. Au total, on estime qu’ils ont investi environ 75 millions de dollars l’an dernier. Du côté de l’Etat, il a été décidé de créer un nouveau parc d’entreprises intégré, le MidParc, dédié d'abord aux PME, dans la zone aéroportuaire de Casablanca. Les travaux d’aménagement ont démarré. Il concrétise les ambitions marocaines dans le domaine de l’aéronautique, du spatial, des matériaux composites, de la Défense et sécurité et des logiciels embarqués. Il ouvrira ses portes au premier trimestre 2013 avec l’arrivée de Bombardier. Tout y sera fait pour faciliter l’implantation de nouvelles entreprises et notamment les PME car elles sont souvent trop fragiles financièrement pour être présente à l’étranger. Les terrains et les locaux seront construits et ouverts à la location avec mise à disposition d’ateliers de production provisoire pour être le plus rapidement opérationnel. Un guichet unique facilitera toutes les démarches administratives. Cela représente un investissement de l’ordre de 400 millions d’euros de la part de l’Etat marocain sur 7 à 10 ans. Notre objectif est d’attirer dans les 10 ans de l’ordre de 300 entreprises et 10 à 12 000 emplois, tous secteurs industriels confondus.

Quels sont les gains de productivité qu’un industriel peut espérer en s’implantant au Maroc ?
Il n’y a pas de réponse toute faite. Cela dépend de la nature de l’activité (assemblage, maintenance,…) et de la composition du coût total de fabrication du produit : le coût de la matière première et de l’énergie, la part de la main d’œuvre, les coûts logistiques et de transfert de programme… C’est clair que dans les activités très consommatrices de main d’œuvre comme le drapage de pièces composites ou le câblage, le Maroc présente des atouts de compétitivité considérables. Enfin, la compétitivité n’intègre pas que des éléments quantitatifs.

Que répondez vous à certains qui en France, voient ces installations au Maroc comme des délocalisations ?
Nous ne sommes pas dans le paradigme de la délocalisation. En s’établissant au Maroc, on ne détruit pas d’usines ni d’emplois en France. On est dans une logique de co-localisation. Prenons par exemple le cas de la Société française Labinal ; elle est devenue, en quelques années , le leader mondial incontesté de son marché en partie grâce à sa stratégie d’implantation près de ses clients aux USA et à ses investissements dans les pays à coût compétitifs en main d’œuvre : Mexique , Maroc . Cela ne l’a pas empêché de continuer de se développer et d’embaucher en France, récemment encore elle a inauguré une usine ultra neuve à Villemure-sur-Tarn à la place de l’ancienne .

Dans une industrie de la globalisation comme la nôtre, face à une concurrence internationale, Une entreprise si elle n’est pas compétitive va droit dans le mur. Les fabricants ont besoin d’une technologie qui fait la différence mais également des coûts plus bas de production. Clairement, en installant une partie de sa production au Maroc, une entreprise peut gagner en compétitivité et accéder à de nouveaux marchés auxquels elles ne pouvaient pas auparavant. Les sociétés qui s’implantent au Maroc continuent de se développer en France.

Lire l'entretien dans son intégralité sur Usine Nouvelle



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