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Rapport final du BEA : Un vol à très basse altitude derrière le crash du CESSNA à Kenitra


Par , le 22 Août 2021


L'avion se trouvait à très basse altitude, pour un vol VFR, quand il est entré en collision avec des câbles haute tension. A cause des dysfonctionnements relevés dans la gestion des activités de l'Aéroclub Royal de Rabat, le BEA a invité la DAC à suspendre provisoirement ses activités aériennes.


Avion après impact - Ph. BEA
Avion après impact - Ph. BEA
Le Bureau d’Enquêtes et d’Analyses d’Accidents d’Aviation Civile (BEA) vient de clôturer le rapport d'enquête relatif au crash de l'avion de type CESSNA 150 le jeudi 20 août 2020 dans la région de Kénitra causant la mort des deux personnes à bord.

L'avion était immatriculé CN-TCG et appartenant à l’Aéroclub Royal de Rabat. L'accident a coûté la vie à Mr Brahim Tahari, un des plus célèbres pilotes au Maroc, et de son accompagnant un jeune élève-pilote.
 

Illustration BEA
Illustration BEA
Conformément à la réglementation en vigueur, le BEA marocain avait ouvert une enquête technique. Il détermine d'une part les causes et les circonstances de cet accident, et d'autres part liste quelques recommandations de sécurité adressées à l’Aéroclub Royal de Rabat et à la Direction de l'aviation civile (DAC).

En résumé, la conclusion du rapport impute l'accident à la collision de l'avion avec des câbles de haute tension (Parafoudre) alors qu'il se trouvait, pour des raisons inconnues, en-dessous de la hauteur minimale d'un vol à vue VFR (Visual Flight Rules). Le rapport nous apprend aussi que l'évolution de l'avion dans une zone éloignée du cheminement instruit par la tour de contrôle, toujours pour des raisons inconnues, a été un des facteurs contributifs.

Dans la transcription de la communication entre la tour de contrôle et l'avion, le contrôleur avait demandé à plusieurs reprises au pilote de monter à l'altitude de 3000 pieds notamment pour éviter des avions Canadair évoluant à basse altitude. Le pilote ne commence sa montée que 6 minutes après la première demande du contrôleur, 3 minutes plus tard le contact radio est perdu. Aucun signal de détresse n'a été émis par l'avion. 

Lieu de l'impact - Ph. BEA
Lieu de l'impact - Ph. BEA
Le rapport précise que le vol à basse altitude pourrait être la cause de la collision avec les câbles haute tension. A basse altitude le champ visuel du pilote est réduit pour la reconnaissance des objets et des obstacles, il a moins de temps pour manœuvrer et les éviter.

Dans le cadre de l'enquête, le rapport du BEA tire enfin la sonnette d'alarme sur la gestion des activités de l'Aéroclub Royal de Rabat en ce qui concerne les dysfonctionnements d'exploitation de l'aéronefs dédié à la formation. de suivi de registre de progression des stagiaires et le suivi des qualifications et de maintien de compétence des instructeurs.

Le rapport a ainsi invité la DAC à suspendre provisoirement toutes les activités aériennes du club jusqu'à ce qu'il se conforme aux exigences réglementaires en vigueur. Le rapport invite aussi la DAC à la supervision continue des aéroclubs détendeurs d'agréments pour s'assurer qu'ils répondent toujours aux conditions de délivrance (Rapport intégral du BEA).

Mots clés : BEA, Cessna, Crash, Maroc, Tahari


Rédaction Aeronautique.ma
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